lundi 12 mars 2012

Yuannita xoxox

Hier, j'ai revu (trop) brièvement ma sweethearth de mes 17 ans. j'en suis tout retourné.

Elle avait seize ans, elle en a maintenant cinquante-six depuis le 26 octobre.

À chaque année, à cette date, mon coeur manque queques battements et mon oeil clignote un peu pour chasser l'humidité.

Elle était la plus belle et elle l'est toujours.


Je savais qu'elle vivait à 45 minutes de chez moi.
Ces quarante dernières années, quarante ans sacrament ksa passe le temps, j'ai revu en quelques occasions Yuannita, d'assez loin, nos regards se sont croisés, on a échangé des sourires discrets.

Quand on s'est retrouvé face à face, j'ai prononçé son nom, elle a hésité une seconde, elle a prononcé le mien et là, son visage s'est illuminé, tel un tournesol qui salue le soleil levant, tel une rose dépoyant ses pétales sous la rosée matinale.

À ce moment précis, le temps s'est mis à reculer : 1971 sous le saule près de sa porte, elle est blottie dans mes bras, nous sommes heureux, nous sommes juste heureux, juste heureux d'être ensemble, c'est tellement simple l'amour quand t'as 17 ans, c'est tellement simple d'être heureux quand t'as 17 ans.


Le grand malheur avec les flashbacks est qu'ils ne sont pas éternels, à grands regrets, retour à la réalité, réalité qui, je dois l'admettre, m'enchante puisqu'elle est encore là, magnifique Yuannita.

Je la saisis par les épaules, je dépose deux bécots amicaux, un sur chaque joue, elle me sourit et de ses yeux émane cet éclat cristalin qui m'hypnotisait jadis.

Des yeux ça na ment pas.

Elle est sincèrement contente de me revoir et on reconnecte pendant une quinzaine de (beaucoup trop courtes) minutes.

Juste avant de partir, elle me dit, toujours avec ce grand sourire ; "Je viens souvent voir mon vieux père, ce serait le fun d'aller prendre un café, kekchose."

Étourdi par la proposition je répond candidement  "Yuannita, tu veux me faire brailler, c'est ça ?"

"Non, non, qu'elle répond en éclatant de rire, je suis sérieuse, j'aimerais ça qu'on se jase, ça fait tellement longtemps."

À 17 ans cette fille m'aurait dit "On fait notre vie ensemble, j'aurais plongé, à 22 ans aussi, et à 27 aussi.

Plus tard ? Je sais pas, on a vécu nos vies de façon tellement oposés.

J'ai mis longtemps à guérir de cette fille là, mais ça a finalement été pour le mieux, le mieux pour elle, la vie que j'ai mené, elle aurait pas été heureuse, j'avais le bougeotte, un oiseau épris de liberté, ça vit pas en cage.

Je me fais évidemment aucune illusion avec cette rencontre, j'ai pus 17 ans, mais Yuannita m'a fait vivre un beau voyage dans le temps, et, pour ce café ou kekchose, n'importe quand bébé.

Ma belle fleur, je t'ai aimé, je t'aime encore, et je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle, et quand cet ultime moment arrivera, je souhaite de tout mon coeur que la dernière vision à traverser mon esprit soit celle de ton doux visage.

Yuan

10 commentaires:

  1. Quelle belle ode à l'amour !

    De vivre un tel amour - soit à l'adolescence ou plus tard adulte, - c'est un beau cadeau de la vie.

    Marjo

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  2. T'imagine le cadeau maintenant, elle réapparaît aujourd'hui.
    Je suis réaliste, on va pas reprendre une idylle après une telle parenthèse.
    Je suis juste heureux d'avoir retrouvé une excellente amie, une amie irremplaçable.

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  3. Wow...si elle lisait ce que tu viens de lui écrire secrètement, c'est si beau!!! Mais tu sembles très lucide avec la réalité. N'empêche, c'est super que cette épisode de ta vie te rappelle de si beaux souvenirs.

    Moi, j'aurais hâte d'aller prendre un café, sans penser plus loin que le bout de mon nez!

    Bonnes rencontres éventuelles, merci pour cette tranche d'amour ;)

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  4. Le premier amour, non seulement ça ne s'oublie pas mais ça se vit, bien vrai. Ça se vit de façon imaginaire. Je me dis même que si on a vécu une séparation, l'amour imaginaire n'aurait pas tenu non plus, comme vous dites.

    Sauf que, après avoir vécu dans deux mondes différents, se retrouver constitue un événement, c'est comme rencontrer son propre conte de fée.

    Gardons ce secret ensemble, à suivre.

    Grand-Langue

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  5. "Se retrouver constitue un événement, c'est comme rencontrer son propre conte de fée."
    Tu as vu pas mal juste, aussi tu peux me tutoyer, si, si j'insiste.

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  6. Je sais que je peux TE tutoyer, mais je préfère encore le vouvoiement. Cela ne m'empêche pas de vous considérer comme un ami. De votre côté, utilisez le "tu" à volonté, comme dans la vie.

    Je joue un rôle et j'aime que les gens, ceux qui ne se font jamais vouvoyer, puissent être traités de la même façon que les autres.

    C'est un jeu.

    Grand-Langue

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  7. Justement dans la vie, travail oblige, je vouvoie à peu près tout le monde, même des gens beaucoup plus jeunes que moi.
    Ce bloye me permet à moi aussi de jouer un rôle, celui de Yuan, ça libère.

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  8. j ai apprecie de m arreter sur votre page

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    1. Tu reviens quand tu veux, tu es chez toi,ici.
      J'ai la grâce et la souplesse d'un camion citerne,
      néanmoins la chorégraphie m'a toujours fasciné.
      Yuan

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