samedi 1 septembre 2012

Occupé tu dis ???

Un imprévu côté job me contraint à relocaliser temporairement une partie des  opérations.
21 août, deadline extrêmement serré.

Jeudi le 16 je prend 4 rendez-vous en appuyant vigoureusement sur mon timeline.

No 1) Quelques meubles trouvés à la va-vite.
Ça adonne tu bin, l'annonce dit,"Urgent, doit débarasser".
Divorce ? Bipolarité ? Crise d'hormones ?
Rien à branler.

Je phone, je passe, j'examine, je barguinne, on conclut, mardi ça vous va ? Z'etes là toute la journée ?
La dernière question est pour la forme, une fillette de trois ans, un kid de 18 mois et enceinte depuis 11 mois, a bouge pas de là, la tite madame, sauf bien sûr pour ,,,,,l'obvious.
Oui, oui, oui, pas de prob. ça va être prêt, un coup de fil, vous passez, vous ramassez, merci bonsoir.

No 2) Le local.
Proprio sympa, on se connait de longue date, négoce agréable, la paperasse ? pas moyen de pinner le comptable, détail.

No 3) Le support technique, fournisseur habituel, lui aussi un vieux pote mais lui je connais ses faiblesses, éparpillement, manque de focus, un ordi de 4000$ sous son nez, il gribouille des notes illisibles sur des post-it jaune pipi de 2 pouces carrés.
Je ne manque donc pas d'insister lourdement sur ma date, plusieurs, plusieurs fois, je me fais penser à John James qui répète inlassablement à François qu'il n'est pas fiable.

No 4) Outsourcing.
J'vas avoir besoin de bras, d'un pick-up, bon de bras qui peuvent conduire un pick-up, pis les bon bras devront ne pas être trop cornichon puisque quelques commissions genre, des clés, une "power bar" de bonne qualité, un classeur, une couple de lampes, j'me srais bin cloné, j'ai perdu les coordonnées de Claude Vorilhon.

On est le 21 là ?
J'arrive au turbin 7:00 am
J'expédie jusqu'à 9:30

No 1) J'apelle les meubles,,,,,,,,boite vocale,,,,,,,,shit.
Yé arrivé quoi à  "oui, oui, oui, pas de prob. ça va être prêt, un coup de fil, vous passez, vous ramassez, merci bonsoir." ???
Je laisse un message, me rapeller.

Mauvaise fortune bon coeur, j'vas aller faire kek commissions.
Pendant qui gossent les clés, j'me pointe rayon électricité.

Chais pas si tu le sais, un gars dans une quincaillerie ça magazine pas, ça médite, ça se  recueille , ça prie.

J'ai trois power bar dans les mains, je checke les prix, je cherche les différences, qu'est ce qui justifie la différence, les joules de résistance ? l'orientation des prises ?
Je vais de démystifier le processus.
T'as les 3/4 produits dans les mains, tu les fixe intensément, tout porte à croire que t'es en train de te décider alors qu'en réalité t'es totalement clueless, béat et, attention secret de mec, tu attend que la bonne power bar TE choisisse.
Donc si tu essaye de dire à un gars qu'il n'a pas acheté le bon marteau ou la bonne paire de pinces, tu perds ton temps, y a rien à voir dans l'affaire.

Me suis un peu écarté ici, back to ze story.
J'attend fébrilement qu'une des trois power bar me choisisse et je sens qu'on est juss sur le bord, et là,,,,,,,,,,driiiing, bon bin pas exactement driiiing mais je saurais pas écrire le son de mon cell, donc ,driiiing.

Les meubles qui rapellent ??? nada.

Hey Yuan mon comptable va être ici dans 15 minutes, peux tu passer ?
Sure, prononce à l'anglaise, choure, c'est une sorte de tic linguistique que j'ai, quand je veux dire bien sûr, ça sort choure.

Je déteste sortir avant la fin de la messe, mais là, force majeure, je ramasse les clés en vitesse et je fonce.
De toute façon j'avais attribué ces taches là aux bras.

L'estie de comptable, au bout d'une demi-heure, a téléphoné, pour dire qui serait là dans une demi-heure, trois quart d'heure,,,,,,peut-être.
Lâche pas la comptabilité mec, tu ferais un urgentologue pourri.

No 3) les bras, le pick up, j'peux pas les noliser avant que les meubles (No1) aient rapellé, un peu de bureau pour tuer le temps, mais shit c'est pas une journée de bureau, c'est le 21, mon deadline stie.

Tic tac tic tac, je m'assombrit à chaque tic et à chaque tac.

Là j'me dit d'la marde, j'me rend chez les meubles.

Ding Dong, là ç'pas mal ça le son.
Bonjours, j'vous ai laissé un message,,,,,,,,,
Oui je l'ai eu, j'attendais que le ptit ait fini sa sieste pour vous rapeller,,,,,,,

(Dans ma tête,,,,,,message à 10:00h,,,,,,,y'est 13:00,,,,,,,ou y a eu un avant midi aussi occupé que moi le ptit, ou y va passer le reste de la journée à courir au plafond, un ptit carré de sucre avec ça ? pauvre maman.)

Ah bin j't'ait pas sûr, j'pas familier ek les boites vocales, j'me disais qu'j'avais peut-être pas faite ça comme y faut,,,,,,,,,(gros, gros mensonge).

Etes vous tout seul, avez vous un véhicule ?
(Dans ma tête,,,,,,,si t'avais apellé, j'srais venu avec le pick-up pis les bras, deuh)
Un ptite demi heure, max, j'ai tout ça.

Vingt-cinq minutes plus tard, les bras, le pick-up et moi étions là.

Transporter des meubles, les sortir de la maison sans rien briser, c'est pas kekchose que je fais tous les jours, mais bon on s'en est sorti, quoique les bras avait les jambes mortes après l'opération.

Arrivé au local, le proprio, petit meeting impromptu, des détails, tout de même un 30 minutes, tic tac, les bras étaient bin contents de reprendre son (leur?) souffle.

Je suis opérationel depuis 7 heures, et pourtant j'ai l'impression d'avoir pris 10 heures de retard.

14:30h, ma plus sérieuse appréhension, No 3)

Donc 5 jours auparavent je passe une commande de stuff de communication en somme assez banal, pas besoin d'aller virer en Chine ou aux Émirats.

B'jour madame l'adjointe administrative, un conseil express, toujours la langue de velour avec le staff de soutient car c'est celui-ci qui va te sortir de la m***e 9 fois sur 10, votre vénéré patron ne  semble pas présent, j'le vois pas jouant au golf sur son ordi ???
Euh non,,,,,
Y a tu un tech dans la shop ???
Non, call sur la route,,,,
Pis le boss, on peut le rejoindre kekchose, un no de cell peut être ???
Habituellement s't'inutile,,,,

Je vois clairement qu'il a mis un gros "do not disturb" en grosses lettres rouges sur son emploi du temps.
Y a pas laissé du stock pour M. Yuan, j'ai passé une tite commande jeudi passé, s'tait pas mal urgent, besoin de ça demain matin sans faute, ma bizzniss dépend de ça, je vois pas comment je pourrais m'arranger autrement.

Je peux difficilement mettre ça en mots mais au long de cette conversation, je ponctue de ce que j'appelerais modestement d'un certain charme, une tentative d'envoûtement, avec un certain succès je l'avoue, je suis dans la sloche sans son aide.

Parallèlement chuis en affaire, un boss, un décideur, un égal à son boss, avec un souçon de "j'aimerais bin lui shaker le pommier à c'te sans parole" pis de "si y veut être pas fin avec vous, je vais m'en occuper moi"  la sauce prend.

Elle passe le coup de fil.

Désolée de vous bla,bla bla et rebla, elle me tend le crachoir.
Moi je sais bien à qui je cause et réciproquement, donc je beurre plus épais que le client s'attend du dos de la cuillière.
"Comment ça mon gros estie que t'es pas icitte en train de me lècher les crocs, ta ptite madame icitte in terrorisé, y a pas de tech, y a pas de boss, pis y a des clients archi stressés pis archi stressants plein la boutique"
Y rigole comme un malade, nous savons lui et moi que mes achats chez lui représentent kekchose comme 0,001% de son chiffre d'affaire, qu'importe j'ai un résult.
Je vois ou sont mes gars, j'te rappelle t'suite.
Niaise moué pas là.

Je placotte ek la ptite madame qui, jusque là, trouvait son après midi bin platte.

Y rappelle tel que promis, peut-être un peu trop vite au gout de Marielle.(bin oui, on se connait un peu mieux maintenant).

Y va y avoir un tech sur place à 16:00h.
OK j'y serai.

75 minutes à tuer, pas de prob, la TO DO list déborde.

70 minutes later, donc à 15:55 précises chu là.

Bonus, le boss branleux est là, en mettant les pieds dans la shop j'attaque "Une chriss de chance que t'as une fille dégourdie pour ronner ta shop sinon je faisait quoi moi demain matin ?
T'as saisi la ruse ? 
Direct au menton pour désiquilibrer Machin, assorti d'une attention bienveillante pour Marielle, gagnant/gagnant, sérieux Yuan, t'es une vraie machine.

L'heure suivante je l'ai passé dans les bottines du technicien, qui n'a pas vraiment apprécié.
J'ai bien tenté de lui expliquer que son boss est nul en planning.
C'tait pas vraiment ça qui le fatiguait, il avait amplement le temps pour s'occuper de mes trucs.
J'pense que j'étais un peu trop dans sa bulle, les nerds, à l'inverse des adjointes administratives, ça aime pas ça sentir ton souffle chaud dans leur cou.

Bref, un petit douze heure qui m'en a paru le double.

Depuis, retour à la normale, c'est à dire, de démentielle ce jour là, elle est redevenue simplement infernale, oufff ça fait du bien.

Tu dois d'ailleurs avoir noté par les dates que ça aura pris un bon 10 jours avant que je trouve le temps de clore et publier ce billet.

Espoir, je pense que je pourrai enfin voler quelques jours de vacances.

Ou aller, ou aller, ou aller ?

J'ai des potes/sses à,,,,,HHHoliette, St-HHHacques de Montcalm, Crabtree,,,,,,
Des suggestions kekun ???

Yuan

2 commentaires:

  1. "... quoique les bras avaient les jambes mortes..." Superbe !

    Tu as de ces tournures de phrases qui sont tellement accrocheuses !

    Quelles journées tu as eues ! Lorsque j'ai fini de te lire, j'avais fait tellement d'empathie tout au long de ton récit que j'ai dû aller faire une sieste... oui, oui, comme le bébé de la madame.

    Si tu écris de cette façon lorsque tu es stressé et bien j'espère que tu le seras souvent, car il en résulte de savoureux billets.

    Bonne semaine Yuan,

    Marjo

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  2. J'essaierai peut être de pondre un billet tellement relaxant que tu vas tomber endormie en le lisant.
    Yuan

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