jeudi 11 août 2011

...le flic. épilogue

Ainsi ce mec, ce flic qui est venu mourir un bout de sa vie dans mon bureau, ce flic qui a fait des choix qui m'apparaissent à moi, indécents, égoïstes, indéfendables, aura réussi à m'émouvoir, à m'émouvoir solide à part ça.


Regarder la mort en face en souriant, parceque ce matin là il a souri, à plusieurs reprises il a souri, en racontant sa vie, sa vie qu'on ne connaissait pas, sa vie de kid, de flô.


Je suis pas un optimiste. 


Je crois fermement qu'on vient au monde pûrs, et que la pourriture s'empare de nous peu à peu par la suite.


Y a des facteurs bien sûr, des atténuants, des aggravants, et on n'a aucun contrôle sur certains de ces facteurs.


La roulette rustre, avec trois, quatre balles et deux, trois chambres vides.


Boum, boum, boum,,,,,,click. click, click.


Et boum t'es pas nécessairement mort, ce s'rait trop cool, trop facile.


Après boum tu peux te retrouver sallement poqué.


Après boum, c'est rarement  beau beau beau.


T'est pu capable de faire une phrase complète,  à peine capable de t'habiller tu seul, de te nourrir convenablement, de socialiser, de te créer un semblant de réseau d'amis ou, du moins de connaissances, d'ou solitude, désespoir.


Je regarde la société, j'y vois beaucoup de perdants, trop de perdants, qui ont pas compris les règles, qui ont tenté de tricher.


Tu peux tricher ta vie, tricher dans ta vie, tricher ta femme, tes amis, tes collègues, comme l'a fait ce flic.


J'ai rarement croisé quelqu'un d'aussi éloigné de moi philosophiquement , de mon être, de mon parcourt, de mes convictions.


Pourtant, contre toutes attentes, il aura réussi a m'ébranler.


Sa façon désinvolte de faire face à son destin ?


Sa lucidité face à sa fin toute proche ?


Je sais pas, je saurai probablement jamais.


Une chose toutefois que je retiens de cette rencontre.


Une chandelle va bientôt s'éteindre et, cette chandelle aura éclairé et réchauffé un peu quelques humains, des proches; femme, enfants, petits enfants, je sais qu'il en a,  frères, soeurs, parents, amis, confrères.


Une chandelle va bientôt s'éteindre et, malgré tout ce qu'on peut en penser, cette chandelle aura éclairé et réchauffé un peu quelques humains dont celui, qui une larme sur le nez,  t'a raconté cette histoire.








"Belle et bonne puisque c'est elle qui est encore là aujourd'hui, qui l'accompagne et qui en prend soin dans ses derniers jours."








Adieu poulet, adieu,,,,mon pote !

6 commentaires:

  1. Bien bonne cette tranche de vie de flic...
    En passant, tu peux me tutoyer (par rapport à un de tes posts), moi j'ai le tutoiement ben facile dans la vraie vie. Souvent incapable de vousvoyer. Quand c'est qqun que je ne connais pas ou que je devrais vouvoyer, je lui demande la permission sur le champ de passer au "tu"...pour pas faire des belles phrases du genre: Vous voulez-tu que...
    Tu es le bienvenu sur mon blogue aussi!
    (misurlenet.com)

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  2. Ici c'est tu avec tout le monde.
    On va pas commencer à faire les snobs.
    On se prend pas au sérieux, on ne fait pas dans la grande littérature.
    Par contre, si Gabriel Garcia Marquez ou John Irving lisent ce modeste blogue, bin t'es le bienvenue mon Gaby, toi aussi Johnny.

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  3. En furetant sur le blogue ''Le monde selon Jeff, je viens de découvrir tes textes.
    Il arrive que dans notre parcours de vie, nous rencontrons sur notre chemin - souvent par les rues transversales - des moments de bonheur. Je viens de rencontrer un moment de pure félicité en lisant tes textes. Ô, je n'ai lu que deux billets, jusqu'à date - et je compte bien lire les autres - mais je voulais te dire que ton voyage dans le temps - au chalet de ton enfance - m'a touchée. Il fait remonter à ma mémoire de si beaux souvenirs de mon enfance, également. Ma mère aussi appelait la bouilloire (le canard) mais elle faisait des ''grand-pères'' au bleuets.
    Merci pour ces beaux moments.
    Je serai une fidèle lectrice à partir d'aujourd'hui.

    Marjolaine

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  4. @Anonyme
    Tu es la bienvenue ici Marjolaine.

    De biens beaux compliments que tu me fais là.

    Si le lecteur, si la lectrice parvient à vibrer autant à lire mes trucs que moi j'ai de plaisir à les pondre, j'en suis étonné mais tout de même bien heureux.

    Cependant je ne cacherai pas que les textes qui font appel à l'émotion pure me tirent pas mal de jus, d'énergie.

    La trilogie du flic m'a pris cinq grosses semaines à compléter.

    J'ai des trucs plus légers sur la planche.

    J'espère que tu me suivras aussi dans mes allégories pas sérieuses du tout, juvéniles et un brin puériles.

    Yuan

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  5. Ton texte est venu me chercher jusque dans les tripes et tu as su si bien le raconter. Comme je l'ai déjà mentionné, ce flic souriait parce qu'il est en paix avec lui-même, avec sa fin prochaine.

    Peut-être a-t-il réussi à se pardonner de ses actions passées ? Je l'espère de tout coeur pour lui... :-)

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  6. @Le monde selon Jeff
    De mes trips à tes tripes, sales affaires
    Yuan ;-)

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