mercredi 10 août 2011

... te parler de mon après-midi.

Rareté extrême, j'ai pu m'évader du boulôt cet après-midi.


Un question de remplacements, bref on me doit des congés, et aujourd'hui on pouvait se passer de mes loyaux z'et précieux services.


Déguerpir, déguerpir, déguerpir.


Déguerpir avant qu'ils ne changent d'idée.


La stupeur initiale dissipée, je constate que, vite fait comme ça, sans planning, je aucune putain d'idée de kessé faire de ces quelques heures de liberté.


Les copains/pines  ils/elles travaillent bien entendu.


Aux commandes de ma Protégé 2002,  je réfléchis à tout ça et réalise qu'inconsciemment je suis sur la route qui mène au chalet familial.


J'avais sept ou huit ans quand mon père a acheté ce petit coin de nature.


Y avait même pas un poteau d'Hydro en vue, encore moins de fil.


Le fanal, les chandelles, le bunk bed, la bécosse pis la catherine.


Q: La catherine, dites-vous ???
R: Les madames, la nuit ne se rendaient pas à la bécosse pour faire leurs petites, et grosses affaires, donc un récipient (répugnant, repoussant) qui servait,,,,là merde ça va ty te prendre un dessin ?


Quizz: Et d'après toi à qui revenait le grand honneur d'aller vider la catherine le matin venu ?


J'ai beau habiter un minuscule bled, on trouve toujours plus petit que soi.


En fait on a toujours besoin de plus petit que soi.


En sortant de la bagnole ce qui m'a frappé c'est le silence, puis l'odeur, puis la quiétude tiède et douce.


J'étais pas sur une autre planète, j'étais dans un autre millénaire.


Les sixties, carrément les sixties.


Pis là la couleur.
Pis l'odeur encore.


Pis enfin la saveur.


Me semble avoir lu quelque part, peut-être dans la Bible: " Tu n'aura qu'a te pencher pour ceuillir ce que la nature, dans son infinie bonté, son infinie sagesse t'offrira"


Ostie man, la félicité dans la simplicité du geste.


Y a pas un Dairy Queen sur la planète, pas un Hagen Daasz  dans l'Univers pour battre ça.


Redevenu un ptit gars, de plan en plan, à grosses poignées, j'ai bouffé des bleuets (On prononce beule, comme dans meule mais avec un "b" suivi tu suite après de Huet ou Huais comme tu veux, mais faut dire les deux mots très vite, Beule-Huet), j'ai bouffé des beule-huais pendant une grosse demi-heure.


Mon flash-back ne s'est pas arrêté là.




Tu vois le machin qui sert à faire bouillir de l'eau ?
La bouilloire, dans certaines régions ils appelent ça un canard, un canard, franchement.


Ma grand-mère et ma mère appelaient ça, tient toi bin, une Bombe.


Même électrique on appelait ça une bombe, "Plogue la bombe si tu le veux chaud ton Quick ".


J'ai tu fait rire de moi quand je suis sorti de chez moi avec ma bombe.


Bin sûr la boite électrique pis le pré-fini font pas sixties pantoute.


C'est que vois-tu le bunk-bed pis la catherine étaient là, cet après-midi, je les ai vu, je les ai revu.


Sont pas sur les photos, sont dans mon coeur.


Aussi là que les bleuets et les taches bleues sur mes chevilles.




Pis elle, toi tu peux pas la voir, mais moi je la voie en cibolle.


Parce que la table rouge c'est elle.


Parce que les rideaux, surtout les rideaux, c'est elle.


La mére, c'est comme ça qu'on l'apellait, la mére elle arrêtait jamais.


Faire des rideaux pour le chalet,  faire la bouffe, le ménage, le lavage, s'occuper de sa famille, se préoccuper pour sa famille, faire des "Pépéres" aux bleuets.


Y a pas un Dairy Queen, pas un Hagen Daasz pour battre les pépéres aux bleuets de la mére.


Rapide round-up des lieux, tout est en ordre.


Je remonte dans ma Mazda, branche le ipod dans la chaine, Les Who, Mamas and the Papas, Alan Parson's Project.


Retour au vingt et unième siècle, pas mal content de ce voyage dans le temps, repus, ma foi,,,,mais oui heureux, oui, oui, heureux.


Me semble qu'on touche si rarement au bonheur.











J'm'ennuie de vous la mére,,,,,,,,



















  

5 commentaires:

  1. Je regardais ton poêle à bois et rien que d'y penser, ben aux toasts pardieu, je salive d'envie. Et je parie que tu aurais pris plus que ces quelques heures de tranquillité total. La sainte paix comme nos mères et leurs mères à elles nous disaient... ;)

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  2. Avant, il y a assez longtemps, le pain n'était pas emballé dans un sac de plastique.
    L'emballage c'était du papier ciré assez épais, et avec ce papier tu faisait une boule avec laquelle tu frottais la surface brûllante de ton poêle à bois.
    Une petite fumée à l'odeur pas trop agréable se dégageait alors, et la surface du poêle devenait luisante.
    C'était le secret d'une bonne toast sul pouêle.

    Ca et du pain bien frais.


    L'erreur que l'on faisait tous, nous les flôs c'était de manquer de patience.

    La mére nous le disait pourtant, faut que t'attende que le poêle seille (soit) assez chaud.

    L'odeur des toast persistait dans le chalet tout l'avant-midi.

    Essaye pas ça à la maison avec un sac plastique et une cuisinière à serpentins.

    La mére, et sa propre mère, memére, conservait ces sacs de pain, pour cet usage et aussi pour emballer des sandwiches pour les kids.

    Recycler, récupérer, réutiliser, les 3R façon 1960.

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  3. Avoue que c'est trop génial de tomber sur des plants de bleuets...la nature est bien faite ;) Ces petits trésors bleus....

    Desjardins dit:
    ...Mais y va toujours y avoir un feu de forêt, dans le temps des "beleuait"...

    Lui, dans sa chanson, il dit bleuets comme ça!

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  4. @ Michèle
    J'imagine que chaque région a sa façon bien à elle de prononcer certains mots, et aussi ses expression typiques.
    Bienvenue ici, tu repasses et tu commentes quand tu veux.
    Yuan

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