J'ai lu je ne sais plus où que dans les stratégies pour attirer des lecteurs sur ton bloye, une de celles pas mal recommandées serait de parler de soi-même, se présenter.
On dit de certaines et de certains qu'ils gagnent à être connus.
Dans la langue de Mr.Bean on parle de "Acquired Taste"
Dans mon cas j'ai toujours calculer que je perdais à être connu.
Grosse perte même.
J'ai eu de la misère a trouver l'angle.
L'angle qui me serait favorable, le coin confort, d'ou les fleurs du tapis me sembleraient moins menaçantes.
Donc, je plonge.
Début août mille neuf cent cinquante quatre, pour être précis le cinq, vingt deux heures quarante cinq, je gueule à plein poumons question démontrer au salaud qui tripote les intimités de la gentille dame qui est à l'autre bout de mon cordon, que ceux-ci sont pleinement fonctionnels.
Cette gentille dame à l'autre bout de mon cordon, je la regarde, elle me plait, elle me plait vachement même.
Tu vas dire, guidoune, la première littéralement la première venue, crac t'essaie de l'emballer.
Tu sais ce que j'te dis moi hein ? tu le sais ?
Shut up que j'te dis, te mêle pas de ça.
La ligne qui tue,,,,
Hey vous, belle dame a l'autre bout de mon cordon, ça vous dirais ty mettons, pour le reste de votre vie, pour le meilleur et pour le pire, dans la santé comme dans la maladie, et ce jusqu'à ce que la mort nous sépare, de devenir, ma maman ?
( ) pas de réponse, angoisse.
Faut bien dire pour sa défense, que les dernières heures consacrées à mon cas l'avaient passablement vidée.
Ca s'est réglé quelques jours plus tard, on m'arrose le front, pis on me le graisse, rien ne va, je connais pas la nana qui me porte dans ses bras, des grands parlent à ma place, l'arroseur graisseux parle même pas la langue, pis comble de malheur, je ne vois nulle part ma future.
J'étais en beau baptême, une journée à oublier me dis je.
Si t'as bien compté t'aura surement remarqué que j'ai eu mes dix huit ans en soixante douze.
18 ans, 72, les seventies, imagine.
Je suis né en 54 mais ma vie a commencé en 72, un peu avant même.
J'ai tu mordu dans cette vie là ? Mets-z-en que j'ai mordu.
Mordu, léché, mordillé, lappé, sniffé, caressé, fumé.
Au joint, à la pipe, au narguilé, au shilom, au cochon, à la bouteille, aux couteaux, en shotgun, et même, j'ai des témoins, au masque à gaz, des témoins oui, mais peu se souviennent.
Seule exception, l'injection, ça jamais.
Jamais, jamais.
Beau Dommage chantait "En 67 tout était beau"
Bin dommage Beau Dommage mais en 67 tout était pas si beau que ça.
Croirais tu ça que dans mon boutte on a pas eu de station radio FM avant les années 80 ?
Fallait se rabattre sur les disques en vinyle, les cassettes, et avant ça même, les huit tracks.
Si je dis disque vinyle, long jeu ou 33 tours ou même un 30 Cm pis que ça sonne aucune, mais là aucune cloche, tu es une ou un numérique.
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Comme un tatoueur qui vient de t'encrer un tas de symbole chinois sur le bras, les fesses, la cuisse ou la poitrine, j'ai aucune idée de ce que je viens d'écrire, c'est peut être même une couleur, ou une virgule, qui sait ? qui s'en fout ?
Pis si tu veux me bluffer que tu décriptes ça avant ton ptit dèje, eh bin emaile moi mon pit et je vas t'en pondre des pages et des pages.
Déballer un vinyle, c'était une cérémonie, ça demandait, mieux ça exigeait du receuillement, du décorum, du mystique.
C'était, en quelque sorte du fétichisme.
On était un petit groupe de chums qui s'étaient autoproclamé audiophiles.
Système de son, table tournante, haut-parleur ça faisait vulgaire, commun.
Chaine audio, platine, baffles, là t'était hot.
Les cégepiens disaient après trois mois d'exil, en nous causant pauvres cols bleus " ahhh man t'sé la prof de philo, bin j'pense que j'ai un hit, trois quatre sessions pis j'me la fait, ahhh pis j' flushe science pô pour t'suite, manque de temps pour mon para, le journal, la radio, les forums à la caf, l'impro, ahhh man deux cours pis j'en ai plein mon cul, c'est tuff man les sciences humaines man, tuff, tuff, tuff, t'es bin chanceux toi tu fais juss travailler".
Ils te vomissaient ça, les yeux mi-clos, la main gauche en éventail, le poignet cassé, les doigts sur le coeur, avec une moue de dédain infini.
Laxatifs, les cégepiens.
Nous autres les "audiophiles",quatre, cinq ti-culs fraischiés, pour ne pas être en reste on balançaient des termes techniques ; belt drive, direct drive, le pitch, le spectre, l'ampérage, vital l'ampérage vital, le wattage RMS versus le peak, la cellule lectrice, la pointe diamant, l'anti skating, la compensation dynamique.
T'aurais dit des truckers dans un garage.
La bracket du spoket d'l'housing ta lousse tabarnac, harra pu m'tuer kolisse.
Fallait tu être niaiseux ? (clin d'oeil)
Téka les vendeux d'électro eux, y nous adoraient, et pour cause.
Tsé les voisins gonflables, on étaient les audio gonflables.
Richard, maniaque entre les maniaques, mérite un billet à lui tout seul, pis je vas te le faire, promis.
Bon ch'tais rendu où moi là ?
Ahhh oui man, le huit tracks.
Parlant huit track, ç'est via ce support, aujourd'hui on dirait cette plateforme, le huit track une plateforme,,, ce support donc que j'ai eu une révélation.
J'me souviens pus du jour ni l'nom de la rue (autre clin d'oeil) mais j'me souviens de la couleur du char, de qui le conduisait, et d'ousse qu'on s'en allait.
Rouge vin, Alain, pis à la taverne, la dernière pas trop dur vu que 9 fois sur 10 c'est là qu'on s'en allait.
La révélation ?
Roundabout de Yes, la "chaine" stéréo du char était honnête, le son dans le tapis, pis moi , sul cul.
J'essayais d'imaginer les doigts agiles de Wakeman virevoletants sur ses multiples claviers, j'encaissait la basse crue et drue de Squire, mes épaules et ma tête dddansaient envoutées par les riffs chirurgicaux de Steve Howe.
Sul cul, sul dos, sérieux, jamais rien de rien m'avait fait cet effet là.
Ce n'était qu'un début, suivirent Yours is no disgrace, un autre chef d'oeuvre, And you and I, Starhip Trooper, Heart of the Sunrise, Close to the edge , j'était accro, je venais de découvrir le Rock Progressif.
Rock Progressif, étiquette qui ratissait plutôt large.
Yes, of course, Gentle Giant, Genesis, Moody Blues, King Crimson, Emerson Lake and Palmer, The Who, Jethro Tull, King Crimson, Elton John même.
Et aussi une brochette de band pour la plupart européen, peu connus, ou pas connus du tout.
Focus, Strawbs, Kraftwerk, Van Der Graaf Generator, Triumvirat, Premiara Forneria Marconi.
Au Québec également on donne dans le progressif ; Sloche, Maneige, La Révolution Française, Les Sinners, Morse Code Transmission, qui, en chemin, perdit sa transmission.
Revenons sur P.F.M., des Italiens.
Des compatriotes à eux, Francesco Di Giacomo aux (sublimes) voix, et les frères Gianni et Vittorio Nocenzi fondent "Banco del Mutuo Soccorso", autour de 1971.
À mon avis, l'incarnation pûre du rock progressif, ni plus, ni moins.
Di Giacomo a une voix inoubliable de grand ténor italien, l'hybridation des instruments propres au classique avec mélotrons, basse assurée, guitares électriques et électrisantes à souhait, l'inspiration et le talent, indéniable.
Si Banco, avait pu à cette époque, bénéficier des grosses machines promotionelles britaniques,(tu te souviens de la "Brit invasion " ?) ils auraient aujourd'hui une place enviable au soleil aux côtés des U2, Stones, Pink Floyd, McCartney, The Police.
Septique ?
Je recommande le casque d'écoute, gravé au début des seventies, la stéréophonie est stupéfiante.
Kin toué,,,,,
A explorer sur ton site de partage vidéo préféré.
J'ai déniché ces bijoux grâce à la revue Rock & Folk .
Vers 19/20 ans j'avais poigné une job pour le Ministère des Terres et Forêts comme commis de balance.
On ouvraient des chemins de pénétration dans la boréale pour permettre au compagnies forestières
de se servir dans la ressource.
Hé oui mon Richard, dans ce temps là je faisait partie des sales.
Topo; commis de balance, quand le pit, là où on prend le gravier, pis la dompe, là où on va porter le gravier, sont distant d'une trentaine de kilomètres, et qu'il n'y a que vingt, vingt deux camions, t'a le temps de t'ennuyer solide.
Petit rush, 20/22 trucks tôt le matin, pis une grosse heure sans revoir personne, et ainsi de suite le reste de la journée, de la semaine.
Les semaines subséquentes tu t'amène de la lecture.
Mainmise, Mad, fluide Glacial, Pilote, léger, divertissant, inoffensif.
Les truckers chuchotaient entre eux que j'avais le sourire d'un fumeux de pot.
Je laissai courir.
Les rumeurs murmurèrent leurs murmures mur à mur.
Le mystère créa une distance, une saine distance, saine pour tout le monde.
Et aussi Rock & Folk.
R&F comme son nom l'indique était, et est toujours un magazine Français qui parlait musique.
Ses critiques de spectacles et de disques étaient très prisées des amateurs, les fameux audiophiles, et les chroniqueurs possédaient leur matière sur le bout des doigts.
Les grands bands européens débutaient habituellement leur "World tour" sur le vieux continent.
Ne pas confondre avec les vieux incontinents.
Outch, scato, comme ça pour rien, gratuitement.
Rock & Folk fournissait donc des critiques éclairées sur les shows qui s'en venaient de ce côté ci de la mare.
Je dévorais avidement la section découvertes.
Je pouvais ainsi poser de puissantes colles aux commis vendeurs de mes boutiques de disques préférés, Phantasmagoria sur Du Parc, et l'Alternatif sur St-Denis plus au sud.
Au tu et au toi avec les Oracles de l'underground montréalais.
La musique ressucite, parfois des amis disparu, à jamais.
La toune qui collait à toi André.
Quizz classique maintenant.
Tentons d'être un peu interactifs.
Si tu devais finir tes jours seul(e) sur une île, quels seraient les trois albums que tu apporterait ?
Ok d'abord, trois en anglais, trois en français ?
Quels sont selon ton goût à toi les trois meilleures pièces musicales/chansons jamais composées ?
Avec quel musicien, musicienne, chanteur, chanteuse de tous les temps aimerais tu passer une heure ?
Quel pièce musicale ou chanson te fait brailler à cour sûr ?
Si t'es un gars, t'es pas obligé de faire le toffe, tu coche anonyme, tu te donne un nom de fille, parsonne va le savoir.
Y a juste moi que tu vas savoir que je braille en écoutant d'la musique, shit me suis piégé moi là, entaka, cé dla musique que si tu braille dessus,,, spass t'a compris que, que, cé dla musique que t'es sensible bon, t'es sensible à d'la musique triste bon, même si ça peut etre dla musi kia pas l'air si triste, bon,,, entéka j'me comprend.
J'aurais pu cocher (X) aime la musique.
J'ai préféré t'écrire ce billet,(deux fois) pour être vraiment certain que tu comprenne l'impact majeur que cette dernière a eu sur ma vie.
Et pas capable d'en jouer, je pense que j'ai une oreille, comment dire, olfactive et l'autre visuelle ou bien tactile.
Kid 7 ou 8 ans, ma raquette de tennis devenait une guitare en écoutant Crimson and Clover, la Ballad of John and Yoko, ou Honky tonk Woman.
Pis quand j'ai finalement réussi à me faire acheter une vrai guitare par mes parents, krisss chu v'nu à bout de la faire sonner comme une palette de ping-pong.
Une des ceuzes qui me font chialer.
Yuan
Je réponds à ton questionnaire.
RépondreSupprimerSi je devais finir seule sur une île j'apporterais les 3 albums suivants :
1. The Beatles - "Hey Jude."
2. The Rolling Stones - Leur premier album éponyme.
3. The Platters - "The Great Pretender." (Oui, je sais ! Je n'ai jamais dit que j'avais 20 ou 30 ans...)
Mes 3 choix en français :
1. Félix Leclerc - "Les pieds dans l'Aube."
2. Jean-Pierre Ferland - "Jaune."
3. Beau Dommage - Coffret Beau Dommage.
Mes 3 meilleurs pièces préférées :
1. Itzhak Perlman jouant Tchaikovsky (Violon concerto Allegro.)
2. Gilles Vigneault - "J'ai pour toi un lac."
3. Cat Stevens (du temps où il se nommait ainsi) "Morning has broken."
J'aimerais passer une heure avec Richard Wagner pour mieux connaître sa folie musicale et personnelle.
En ce qui concerne la pièce musicale qui me fait brailler à coup sûr ?
Itzhak Perlman jouant du violon - n'importe quelle mélodie. C'est pour moi presque toucher au Nirvana.
Merci pour ce questionnaire. J'ai beaucoup aimé et merci aussi de te faire - un peu - connaître à nous tes ''fans.''
Marjolaine
Merci pour tes réponses, Marjolaine.
RépondreSupprimerJ'avoue à ma courte honte ne pas trop connaitre le répertoire classique.
J'y vois immédiatement, enfin pas t'suite t'suite, je suis dans un web café, sous ta guidance éclairée.
Il me tarde de cotoyer les états d'âme de ce monsieur Perlman.
Je livrerai mes impressions ici même sur ce blog, après tout n'est ce pas moi qui souhaité l'interactivité ?
Pour ce qui est de me livrer, j'ai bien aimé cette formule, un morceau à la fois, une facette à la fois.
Récidive assurée.
C'est une promesse
Yuan
Mes groupes préférés des années hippies :
RépondreSupprimer1) The Eagles
2) Supertramp
3) Little River Band
4) Chicago
5) April Wine
6) Foreigner
7) Styx
8) REO Speedwagon
9) .38 Special
10) Simon & Garfunkel
Ces groupes m'ont accompagné musicalement tout au long de mon adolescence et pendant mes études secondaires à Rigaud.
Ce que j'aimerais pouvoir revivre cette époque...
@Marjolaine
RépondreSupprimerPromesse tenue.
Effectivement il est génial Itzhac Perlman.
Merci pour la découverte.
Et, oui, la larme était au rendez-vous.
@Le monde selon Jeff
On ne vit qu'une fois, c'est pourquoi il faut mordre, lècher, mordiller, lapper, sniffer, caresser, manger, boire, faire l'amour, faire le con, bosser, aimer, pardonner, oublier, en un mot, VIVRE.
Yuan