lundi 1 août 2011

... te parler de ce flic (2) enfin...

C'est ici que j'enfile le costume du dégeulasse dénonciateur.
Parcequ'une vie ce n'est pas fait que de petits et de grands bonheurs.
Parceque les gens ne sont pas tous des gentils.
Parceque  trop souvent les gentils se font varloper par les pas gentils.
Pour toutes ces raisons et pour bien d'autres encore, je dois te parler de ce flic de façon  dérangeante, sombre.
Il est apparu dans notre décor il y a quelque trente ans, donc vers le début des années quatre-vingt à la faveur d'une évolution importante du service de police de bien des municipalités, petites et grandes.
Du "Beef" pas trop porté sur la litérature on glissait lentement mais sûrement vers nos jolies poulettes contemporaines, gunnées, poivrées, bâtonnées, queudechevalées.
Sont bin cutes les petites mais on en a pas beaucoup vu lors du dernier raid antidrogue visant nos "Bandits à Plûmes".


On est momentanément revenu à la politique du "Chunky Beef".


Tu te souviens des cinq ou six minutes sur lesquelles se terminent le premier billet du flic ?
Ce meeting s'est prolongé pour une bonne heure et demie, et c'est à ce moment là que j'ai appris quelques truc sur le gars.
Tu vois, de flic il est devenu gars. 


Donc notre flic, nous arrive des forces armées, comme j'imagine un tas de rookies, dans un tas de village comme le mien.
Il avait choisi un métier physique, anticipant probablement une carrière dans la police.
L'entrainement est assez pénible mais il y résiste, avec une certaine fierté. Il nous raconta nombre d'anecdotes intéressantes, et il y prit un plaisir certain.Cependant la langue seconde pose probleme.
Il complète son mandat.


Dans les années soixante-dix, j'était un flô, donc pas trop au faît des activités policières.
Chez nous, la police c'était quatre gars, ou plutôt quatre hommes, deux chars avec la cerise au milieux du top, pis le char privé du chef.
On avait peur de la police, et on avait raison d'avoir peur.
Cette police là, elle niaisait pas avec la puck et elle en distribuait des poques, des contusions pour les intellos.
Quatre flics pour dix mille clients, pis ça marchait, l'ordre régnait, la loi et l'ordre ? J'ai dit l'ordre.


Peu à peu, s'ajoutèrent  des effectifs.
Des sympa, des pas sympa, des "tendances communautaires", des athlétiques, des chétifs, des face de beux, des cools, des sales, de tout quoi.


Quand j't'ais  flô, c't'ait la police.
Quand j't'ais ado,  c't'ait les chiens.
Quand j't'ais un jeune adulte,  c't'ait les beux.
Quand y me crissent un ticket, c'est les cochons.
Bref chuis comme tout le monde, chuis normal.


OMG j'étais en train d'oublier les poulets.


Pas de raison de les haïr plus que ça, ni l'inverse.


Notre flic à nous est arrivé vers cette époque là, s'empaler sur la brochette.


Son allure ? Pas un Schwatrzmachin mais bien pris.


Cinq pieds neuf ou dix, cent quatre-vingt ou dix.


Pour le métrique, t'as un ordi mec/fille, sers toi-z-en.


Pas de bedaine, des gros bras, bien sûr la chemise est trop petite,  fière allure, cheveux impecs, moustache groomée on jurerais quotidiennement, démarche et posture  assurée.


Moi je suis un indubitablement hétéro, toutefois j'avancerais que le flic était un beau gars.


En civil, il avait l'air,,, d'un flic en civil.


Sa palette c'était, et c'est encore le noir.


Souliers cuir noirs, pantalon noir,  jacket de cuir noir.


Lunettes noires.


Cheveux et moustache noirs et renoir.


Sombre histoire.


Il pognait avec les femmes, toutes les femmes, la sienne, la tienne, la mienne.


Surtout la tienne, ou, si tu préfère, la leur.


Volage, notre poulet.


Et, en vertu de son statut de flic, quand il bourdonnait autour de ta gonzesse, tu savais pas trop comment réagir.


Je cite ma gonzesse de l'époque: "Y est pas laid (Hé oui, accent du lac) mais moi les cochons, pas capable", rassurant pour moi, malgré tout.


Quoique, mais ça, ce sera pour un autre billet, peut-être.


Les femmes donc, pas vraiment un collectionneur, mais don pas un exclusif.


Une légitime, bien sûr, et un brochette de maîtresses plus ou moins discrètes, plus ou moins classes.


J'peux pas imaginer que la légitime ne voyait rien de ce triste manège, d'autant qu'elle est une belle et bonne personne, que je ne connais que de loin, mais dont je suis convaincu de la beauté et de la bonté.


Belle et bonne puisque c'est elle qui est encore là aujourd'hui, qui l'accompagne et qui en prend soin dans ses derniers jours.


Les femmes que ce flic parvenais à séduire n'étaient pas toutes, comment dire, libres de toute attaches, avec tout ce qu'on peut imaginer d'entourloupettes, d'acrobaties et de quiproquos, et aussi tout qu'on ne peut pas imaginer.


Exemple, remarque, j'y étais pas mais le bruit court, et quand un bruit court dans mon boutte même Bruny Surin ne pourrait le rattraper. 
Un bar, un flic, le nôtre, en service, bourré. Un cocu full fru,  un coup de feu, une balle dans le mur. Enquête très brève, y devait y avoir de la place sous le tapis, zzzoup.


Tous les bleds, petits et grands ont un "Night Life".


After hour, After tout court, le pit de sable, le Lac aux  Fesses, le "Local" là ou il y a des bikers, appelle ça comme tu veux.


Tu me vois venir là, eh oui notre sympathique et infatiguable ami étais un abonné de ces Blind Pigs.


Étranger total à la ligne blanche ? aux pétards twistés aux deux bouts ? aux multicolores dragées, capsules et autres tites punnunes ?
Je ne saurais le dire.
Par contre je serais fort étonné qu'il fusse en ces lieux pour en assurer la sécurité.


On ne peut tracer un portrait fidèle du flic sans parler de son penchant pour les jeux de hazard.


Vidéopoker, parties de cartes plus ou moins licites en des lieux où, de toutes façons c'était clairement interdit, gambling en tout genre ect.


La bête humaine est composée de multiples facettes, certaines que l'on recherche, certaines que l'on fuit.


Ainsi ce mec, ce flic qui est venu mourir un bout de sa vie dans mon bureau, ce flic qui a fait des choix qui m'apparaissent à moi, indécents, égoïstes, indéfendables, aura réussi a me faire de nouveau écrire .....à  Suivre pour l'épilogue.







2 commentaires:

  1. Putain de nom de Dieu de bordel de merde, c'te foutu couleur de texte qui reviens m'emmerder.
    C'est pas vrai, je recommence pas chiottes de chiottes.

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  2. Qu'est-ce qu'elle a cette putain de couleur ? Je la trouve bien, moi. L'évocation et la description que tu fais de ce policier me fait faire un bond terrible dans le passé. J'ai hâte que tu publies la suite... :)

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